Fanch, originaire de l'île d'Ouessant, est électricien à la Société Française des Transports Pétroliers. Son ami Jean Riou navigue à la Compagnie Générale Maritime. Ils ont vécu la fin des marins de commerce français dans les années 1980 et 1990.

Les derniers marins de commerce français

La marine nationale française n’a que des marins français sur ses navires. Ce n’est plus le cas de la marine marchande française. Différentes causes ont entraîné le déclin de cette dernière à partir des années 1980.La marine de commerce en a été la première victime de la mondialisation. Au 4e rang mondial en 1970, la marine de commerce française se situe au 30e rang moins de cinquante ans plus tard.

La Société Française des Transports Pétroliers a choisi d’immatriculer ses navires sous le pavillon des Bahamas, dans le milieu des années 1980. Ce pays peut faire rêver, avec ses plages de sable blanc, mais la situation de l’époque provoquait plutôt l’incompréhension et le désarroi des marins concernés. Le choix qui a été donné à tous les marins d’équipage et officiers était simple : l’acceptation de naviguer sous pavillon de complaisance avec le statut d’expatrié, ou le licenciement pour motif économique. La plupart des compagnies de navigation maritime suivirent cet exemple, et des marins philippins ont remplacé les marins français. En haut du mât des navires, le pavillon des Bahamas a remplacé celui de la France. Certaines compagnies maritimes françaises ont hésité à embarquer des étrangers, du moins dans un premier temps, et réduit les coûts en diminuant le personnel navigant. D’autres ont abandonné le transport pétrolier et vendu leurs navires. Mais tous ont finalement remplacé les marins français par des étrangers, même la Compagnie Générale Maritime, plus connue sous l'acronyme CGM, que l'État français a vendu à la CMA.